Représentation des Doukhobors dans les médias
Ages 14-16

CyberMystère 21

Représentation des Doukhobors dans les médias

Auteure : Catherine Duquette

Directrice de la rédaction : Ruth Sandwell

Directeur de la série : Roland Case

http://www.mysterescanadiens.ca

Un défi de pensée critique pour les élèves de 14 à 16 ans

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Le soir du 28 octobre 1924, Peter Verigin monte dans un train du Canadien Pacifique à Brilliant, en Colombie-Britannique, le quartier général de la communauté doukhobor. Vers une heure, la voiture-coach dans laquelle il prend place est soufflée par une explosion. Verigin et huit autres personnes périssent dans l’explosion. Les enquêteurs dépêchés sur les lieux concluent rapidement qu’il ne s’agit pas d’un accident.

Mieux connu comme « le Divin », Peter Verigin vivait comme un roi à la tête d’un groupe d’immigrants russes installés au Canada, les Doukhobors, dont la devise était « Travail et non-violence ». Les Doukhobors prônaient l’égalité et rejetaient tant l’autorité de l’Église que celle de l’État. Par conséquent, ils furent persécutés en Russie. En 1902, leur chef, Peter Verigin, et plusieurs membres de sa communauté vinrent au Canada afin de commencer une nouvelle vie.

Pourtant, les Doukhobors ne trouvèrent pas la paix au Canada. Ils considéraient que le gouvernement s’ingérait dans leurs principes religieux et politiques et employèrent divers moyens de protestation : incendies criminels, nudité en public et refus de payer l’impôt ou d’envoyer leurs enfants à l’école. Ce comportement inhabituel a valu aux Doukhobors une réputation de citoyens indésirables et ils se sont retrouvés sous la surveillance de la GRC. Les reportages couvrant l’histoire des Doukhobors avaient souvent un ton négatif. Étaient-ils objectifs ou reflétaient-ils une certaine partialité des journalistes envers le groupe? Même si les articles étaient positifs, cela signifie-t-il qu’ils étaient nécessairement impartiaux?

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Dans le cadre de ce CyberMystère, vous devrez évaluer deux articles rédigés en 1924 au sujet du comportement controversé d’un groupe religieux, les Doukhobors. Vous devrez déterminer jusqu’à quel point chacun des articles est juste, impartial; puis vous défendrez ou réécrirez l’un des articles.

Afin d’accomplir cette tâche, vous devrez d’abord en apprendre davantage sur les Doukhobors : leurs pratiques religieuses, leur mode de vie en communauté et leur aversion pour nombre d’aspects de la société canadienne. Vous apprendrez aussi quels sont les critères qui permettent de distinguer un reportage partial d’un reportage impartial. Ensuite, vous lirez les deux articles sélectionnés et déciderez à quel point ils sont biaisés ou justes envers les Doukhobors. Enfin, vous écrirez un éditorial où vous exposerez les raisons pour lesquelles l’article le moins objectif est toutefois juste ou vous le réécrirez pour offrir une couverture plus objective.

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ÉTAPE 1 : Connaître les Doukhobors

En premier lieu, il vous sera utile d’en apprendre davantage sur les Doukhobors et leur célèbre chef, Peter Verigin. Les historiens qui ont contribué à la réalisation du site Web Explosion sur la ligne de Kettle Valley : la mort de Peter Verigin ont produit deux documents qu’ils croient être des résumés impartiaux des activités des Doukhobors durant les années 1920. Ces deux documents se retrouvent dans la section « Études » des Éléments de preuve.

Au fil de votre lecture, relevez des détails importants sur l’histoire et le mode de vie des Doukhobors. Vous pouvez utiliser la grille du « Sommaire de l’information » pour y noter des renseignements portant sur les sujets suivants :

  • origines des Doukhobors (avant leur immigration au Canada);
  • religion;
  • travail et structure sociale;
  • éducation;
  • opinion sur la guerre;
  • actions de leur chef, Peter Verigin.

ÉTAPE 2 : Réfléchir sur les notions de « partialité » et de « perspective »

Avant de déterminer si un compte rendu journalistique est objectif ou non, il convient de définir clairement la différence entre les concepts de « partialité » et de « perspective ». Plusieurs personnes croient que ces termes sont synonymes, ce qui donne l’impression que tout le monde a un parti pris simplement parce que chacun de nous possède sa propre perspective ou perception du monde. Cette affirmation est beaucoup trop simpliste, et donc trompeuse. Affirmer que tous les gens sont nécessairement partiaux revient-il à dire que personne n’est apte à examiner une question de façon objective et à tirer des conclusions justifiées à la lumière des preuves fournies?

En portant une attention particulière à la signification de chacun de ces termes, il est possible de mieux comprendre comment certaines perspectives peuvent être partiales et d’autres non. Une perspective est un point de vue qu’adopte quelqu’un pour observer un évènement. Une perspective est partiale si elle mène à une décision teintée de préjugés injustes en faveur d’une personne ou d’un groupe. Le contraire de « partialité » est « impartialité ». Une perspective impartiale indique que la personne a tenté de rejeter tout préjugé en faveur ou au détriment d’une personne ou d’un groupe en s’assurant que toutes les parties sont bien représentées et respectées. Bien sûr, il est difficile d’être entièrement impartial. C’est pourquoi il est plus juste de parler de degré de partialité ou d’impartialité d’une perspective. Les facteurs suivants peuvent être utiles pour évaluer ce degré d’objectivité :

Une perspective est impartiale dans la mesure où la personne est

  • Ouverte d’esprit : la personne démontre une volonté d’accepter les nouvelles idées et de modifier ses opinions en fonction de nouveaux éléments de preuve;
  • Équitable : la personne considère l’ensemble des preuves fournies du point de vue des différentes parties impliquées dans l’affaire;
  • Honnête : la personne tente sincèrement de laisser ses préférences ou ses intérêts personnels de côté lors de l’évaluation des preuves contradictoires.

Une perspective est partiale dans la mesure où la personne est

  • Étroite d’esprit : la personne refuse de considérer les éléments de preuve qui pourraient aller à l’encontre de son opinion préconçue;
  • Inique : la personne tire des conclusions qui s’appuient principalement sur des éléments de preuve favorables à sa propre position;
  • Malhonnête : la personne laisse ses intérêts personnels teinter sa décision pour favoriser une partie au détriment des autres.

Dans le document « Explorer la partialité des médias », vous trouverez trois comptes rendus fictifs décrivant une partie de hockey d’une équipe de niveau secondaire. Lisez-les et tentez d’y repérer des signes de partialité ou d’impartialité de la part de l’auteur. Si vous avez de la difficulté à déterminer lequel des trois comptes rendus est le plus objectif, consultez le document intitulé « Distinguer les perspectives partiales et impartiales » pour en apprendre davantage sur ces concepts.

ÉTAPE 3 : Analyser les articles

Vous êtes maintenant prêts à analyser les deux articles qui se trouvent dans la section « Sources » des Éléments de preuve. Nous vous suggérons de lire deux fois chaque article. À la première lecture, soyez attentifs au ton général de l’article et à l’intention véhiculée. Au besoin, référez-vous aux quatre questions du tableau « Replacer les articles dans leur contexte » pour vous guider lors de la lecture initiale des articles.

Au fil de votre deuxième lecture, cherchez attentivement dans chaque article des manifestations des attitudes suivantes :

  • ouverture ou étroitesse d’esprit;
  • équité ou iniquité;
  • honnêteté ou malhonnêteté.

Pour chaque article, utilisez une copie de la feuille d’activités « Identifier le degré de partialité » pour noter les indices qui, selon vous, dénotent la partialité ou l’impartialité de l’auteur. Attribuez à chaque facteur une note entre +4 (très impartial) et -4 (très partial). Ensuite, donnez votre évaluation générale du degré d’objectivité du document.

ÉTAPE 4 : Réécrivez ou défendez l’un des articles

Choisissez l’un des deux articles que vous avez évalués, peut-être celui qui est le plus partial. Votre tâche consiste à réécrire l’article s’il est partial, en vous assurant de respecter les critères d’impartialité. Sinon, vous pouvez choisir de rédiger un éditorial où vous expliquerez aux lecteurs comment et pourquoi il s’agit d’un reportage juste ou objectif.

Passez en revue les critères qui font qu’un compte rendu est impartial pendant que vous retravaillez le texte pour le rendre conforme à ces critères ou que vous défendez sa nature impartiale. Assurez-vous que votre texte remplisse les critères d’impartialité. Gardez en tête que vous écrivez pour un journal : il est important de respecter le style qui convient à un article journalistique.

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La rubrique d’évaluation « Évaluer le degré de partialité »
peut être utilisée pour évaluer dans quelle mesure vous avez été capable de respecter les critères suivants :

  • identifier les signes pertinents de partialité ou d’impartialité de chaque article de journal;
  • et tirer une conclusion plausible quant au degré de partialité ou d’impartialité de chaque article de journal.

La rubrique d’évaluation « Évaluer un compte rendu impartial » peut être utilisée pour évaluer dans quelle mesure vous avez été capable de respecter les critères suivants :

  • fournir des données exactes et pertinentes;
  • considérer l’évènement selon une perspective impartiale;
  • et livrer un texte clair et adapté au public cible.

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Explorer d’autres articles traitant des Doukhobors
Rendez-vous à la section Archives et choisissez des articles sur les Doukhobors. À l’aide des critères d’impartialité journalistique, évaluez le degré de partialité de ces articles.

Les journaux d’aujourd’hui sont-ils plus objectifs?
Trouvez un article dans le journal local et soumettez-le aux critères d’impartialité journalistique afin de découvrir s’il est plus ou moins partial que les articles de 1924 que vous avez lus.

En découvrir davantage sur les Doukbobors
Consultez les sites Web suivants pour trouver plus d’information sur la communauté doukhobor et la société du début du vingtième siècle :

British Columbia Archives

Musée canadien des civilisations – Les Doukhobors, lutteurs de l’esprit

Doukhobor Genealogy Website

Doukhobor Village Museum, Castlegar, British Columbia

Bibliothèque et Archives Canada

The Spirit Wrestlers

Conflits concernant les Doukhobors
J. A. Fraser, lettre du chef de police à A. M. Johnson, sous-procureur général de la Colombie-Britannique, 22 juillet 1919

Relevez d’autres défis
Employez vos talents de détective à tenter de résoudre d’autres CyberMystères reliés aux Doukhobors :

  • le CyberMystère 8 vous invite à tenter de comprendre les actions des Doukhobors selon leur point de vue;
  • le CyberMystère 11 vous propose de reconstruire la scène du crime;
  • et le CyberMystère 12 vous invite à réunir des preuves sur l’une des personnes soupçonnées du meurtre de Peter Verigin.

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Feuille d’activités : « Sommaire de l’information »

Feuille d’activités : « Explorer la partialité des médias »

Feuille d’activités : « Replacer les articles dans leur contexte »

Feuille d’activités : « Identifier le degré de partialité »

Information sur le contexte : « Distinguer les perspectives partiales et impartiales »

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Études

Peter Verigin – Notes biographiques

Conflits des Doukhobors entre eux et avec leurs voisins

Sources

Article de magazine, Mme W. Garland Foster, « Une utopie vouée à l’échec », Saturday Night, 14 juin 1924

Article de journal, Éditorial d’un journal de l’Oregon concernant les Doukhobors, Oregon Daily Journal, 15 avril 1924