La violence familiale et la réticence à en parler
Ages 16-18

CyberMystère 1
Matériel pédagogique 1 (Notes préparatoires)

La réticence à dénoncer les cas de violence envers les enfants

Adaptation de l’article « Quelle est l’étendue de la violence envers les enfants au Canada? »
http://canada.justice.gc.ca/fr/ps/fm/childafs.html#widespread

Il est difficile d’obtenir un portrait global de l’étendue de la violence envers les enfants au Canada, car elle reste souvent cachée. La plupart des provinces et des territoires exigent que les spécialistes et les simples citoyens qui sont témoins de la maltraitance d’un enfant la signalent au service approprié. Toutefois, plusieurs cas de violence à l’égard des enfants restent secrets, soit parce que l’enfant ne veut ou ne peut pas dire à quiconque ce qui est arrivé, soit parce que d’autres personnes qui ont des preuves ou des soupçons qu’il y a maltraitance choisissent de ne pas la signaler aux autorités.

Raisons pour lesquelles une victime ne signale pas la violence qu’elle subit
Un enfant victime de violence peut l’endurer pendant longtemps avant d’en parler à quiconque. Certaines victimes ne parlent jamais de ce qui leur est arrivé. Beaucoup de raisons font qu’un enfant qui est ou a été victime de violence n’en parle pas :

  • Menaces : l’agresseur peut manipuler, soudoyer, forcer ou menacer l’enfant pour l’empêcher de parler à quiconque de la violence dont il est victime.
  • Incapacité : la victime peut être incapable de parler de ce qui lui est arrivé à cause de son jeune âge ou d’autres difficultés.
  • Peur du rejet : la victime peut redouter de ne pas être crue.
  • Culpabilité : un jeune enfant peut être convaincu que la violence est de sa faute et que s’il en parle à quiconque, il sera puni.
  • Éloignement d’un être cher : l’enfant peut craindre que lui-même ou l’agresseur, soit retiré de la maison, ou de souffrir d’autres conséquences.
  • Honte : la victime peut avoir honte et vouloir garder secrète la violence (et les problèmes familiaux connexes) afin d’éviter d’être embarrassée publiquement.
  • Déséquilibre de pouvoir : l’enfant peut être réticent à dénoncer quelqu’un dont il dépend ou qui est en position d’autorité par rapport à lui.

Raisons pour lesquelles les témoins d’un cas de violence ne le signalent pas
Beaucoup d’enfants ont fait l’objet de violence alors qu’ils vivaient dans des établissements pour personnes ayant des besoins spéciaux, des établissements de protection de l’enfance, des centres de détention pour jeunes et des pensionnats pour enfants autochtones. Souvent, plusieurs adultes et d’autres enfants sont conscients de ces cas de violence, ou les soupçonnent.

Plusieurs raisons font en sorte que les gens qui soupçonnent un cas de violence ne le signalent pas aux autorités :

  • Éviter toute implication : Ils veulent éviter d’être impliqués dans une situation difficile.
  • Admettre le châtiment corporel : Ils approuvent le recours à la violence physique pour infliger une punition.
  • Minimiser l’importance : Ils croient que la violence est sans conséquence.
  • Envenimer la situation : Ils croient qu’il n’est pas dans l’intérêt de l’enfant de faire une dénonciation ou craignent que cela cause du tort plutôt que de le réparer.
  • Douter de l’efficacité de la dénonciation : Ils croient que le signalement ne règlera pas le problème.
  • Préserver sa propre sécurité : Ils ont peur des représailles ou d’être eux-mêmes victimes de l’agresseur.
  • Rester à l’écart : Ils hésitent à intervenir dans ce qu’ils considèrent comme étant une histoire de famille.
  • Douter de soi : Ils mettent en doute leurs soupçons parce qu’ils connaissent mal les signes de violence.
  • Ignorer sa responsabilité : Ils ignorent qu’ils ont le devoir de signaler les cas de violence.
  • Ignorer la marche à suivre : Ils ne savent pas à qui signaler les cas de violence.
  • Douter des autorités : Ils hésitent à s’adresser aux autorités parce qu’ils croient qu’elles ne sont pas disposées à prendre les accusations au sérieux.